Sommaire
1/ Winy Maas
He builds some of the most beautiful contemporary buildings in the world. Architect Winy Maas opens the doors to a penthouse by Molteni & C in one of the ‘Valley Towers’ in Amsterdam.
Winy Maas aime prendre de la hauteur et voir loin. Son architecture, il la décrit volontiers comme « sociale, ouverte et intelligente ». Une architecture qui prend en compte son contexte environnemental, le plus souvent un environnement urbain, pour mieux le révéler et l’adapter aux grands enjeux sociaux et culturels d’aujourd’hui.
Fils d’une fleuriste et d’un paysagiste hollandais, Winy Maas (61 ans) prône un modèle de ville tout à la fois plus dense et plus intime, s’insurgeant contre ce qu’il appelle « l’étalement urbain ». L’idée : que nos villes évoluent vers un avenir meilleur.
Le Cabinet d’architecture et d’urbanisme (MVRDV) qu’il a fondé à Rotterdam en 1993, avec Jacob Van Rijs et Nathalie De Vries, est l’un des plus importants d’Europe ; il est notamment spécialisé dans la construction de tours visionnaires et stylées, mais aussi des lieux publics, centres culturels, immeubles à appartements, maisons privées… Ancien élève et collaborateur de Rem Koohlaas, il milite pour « une élévation positive », à savoir des bâtiments construits comme un « village vertical », qui dessinent un futur désirable pour nos villes. Ce bureau compte quelque 250 architectes, designers et urbanistes, répartis entre Rotterdam, Berlin, Paris et Shanghai, et travaille dans pas moins de 47 pays.
À Amsterdam, il nous ouvre les portes d’un penthouse haut perché dans l’une des emblématiques Valley Towers (MVRDV). Cet appartement occupe pas moins de trois niveaux reliés par un grand escalier en colimaçon et un ascenseur privé ; son aménagement intérieur et sa décoration sont l’œuvre du home designer Co Van Der Horst (Amsterdam), en collaboration étroite avec Vincent Van Duysen pour Molteni & C. Un bel équilibre entre l’épure et l’habité. Et une vue époustouflante sur la ville !
2/ Olivier Dwek
As an architect, home designer and art curator, Olivier Dwek has established himself in Belgium and abroad in the light of modernity. he represents the alternative wave of modern classicism.
Octobre 2022. À Paris+ par Art Basel, la nouvelle grande foire d’Art contemporain, les galeries en présence rivalisaient de prestance et de pièces exceptionnelles, et certaines n’ont pas hésité à confier la scénographie de leur stand à des designers de renom. C’est le cas de la puissante galerie LGDR (New York – Londres – Paris – Hong Kong), qui a convié l’architecte belge Olivier Dwek à composer son espace éphémère « dont les parois incurvées évoquent l’intérieur d’un coquillage »… sans doute pour y trouver la perle rare ! La sculpture y apparaissait en majesté, avec un mobile de Calder, une Nana de Niki de Saint Phalle et l’emblématique Zingara de Fausto Melotti, mise en dialogue avec des œuvres d’Etel Adnan, Pierre Soulages ou Lucio Fontana, Cy Twombly, Magritte, et une série magnifique de Francesco Clemente. Olivier Dwek travaille actuellement sur un nouvel espace pour la Fondation Reiffers
Art Initiatives à côté du rond-point de l’Étoile à Paris dont l’inauguration est prévue en 2023. Pour la Fondation CAB (Bruxelles, Saint Paul de Vence) de Hubert Bonnet, dédiée à l’Art minimal et conceptuel international, Olivier Dwek signe le lieu, installant un intérieur modulable qui offre les espaces nécessaires à l’expérimentation. Grégory Lang crée la scénographie de l’exposition (en cours) « On The Lookout », mettant notamment en valeur cette œuvre (Swing, transparent soft film, 2022) de Morgane Tschiember.
Olivier Dwek affirme sa griffe avec la Fondation NEST, située entre Gand et Courtrai en Belgique, regroupant les passions de grands collectionneurs d’art contemporains pour Bruce Newman, Christopher Wool, Danh Vo, Franz West mais aussi Gunter Forg et Wolfgang Tillmans, notamment.
3/ Bruno Erpicum
Sobriety, minimalism and luminosity inevitably feature in Bruno Erpicum’s designs. An artful combination of the uncluttered but lived-in.
De la visite d’une maison dessinée par l’Atelier d’Architecture Bruno Erpicum & Partners (AABE), on se souvient surtout du bonheur d’y avoir déambulé. Du sentiment d’espace, des proportions justes, de l’accord parfait des matières et de la présence presque physique de la lumière. « J’aime infiniment cette manière élégante d’aménager l’espace, dit Bruno Erpicum, et le fait que la décoration ait le don de se faire oublier. »
Un projet architectural s’élabore en répondant à une multitude de contraintes, dit-il, mais il agit d’abord pour créer un environnement propice à l’activité humaine. Avec l’expérience qui est la leur, presque 40 ans de métier, Bruno Erpicum et son équipe œuvrent dans des domaines aussi différents que les résidences, les édifices commerciaux et/ou à bureaux, ainsi que les musées et les galeries. En Belgique et un peu partout en Europe, mais aussi aux États-Unis, en Afrique du Sud et dans les Caraïbes. Une architecture parfaite ? Le Pavillon de Barcelone, copie parfaite du pavillon allemand de l’Exposition Internationale de 1929 conçu par Ludwig Mies Van Der Rohe (1886-1969) et l’architecte d’intérieur Lilly Reich (1885-1947). L’un des plus beaux bâtiments du monde, dit Bruno !
De même, l’influence de Frank Lloyd Wright et la façon dont ses constructions s’intègrent idéalement à leur environnement naturel sont au cœur de mon approche. 90 % des éléments d’un projet d’architecture sont dictés par le terrain, dit-il. La notion d’intérieur/extérieur est d’ailleurs très stimulante. J’aime cette idée de ne plus très bien savoir si on est dedans ou dehors !
4/ Jürgen Mayer H.
Projects at the crossroads between architecture, communication and new technologies.
C’est devenu l’un des emblèmes de Séville. Le « Metropol Parasol » est une structure de bois (L 150 m x l 75 m x H 28 m) conçue par le bureau d’architecture berlinois J.Mayer.H. Elle est composée de 6 parasols en forme de champignons dont les « chapeaux » sont reliés entre eux. Selon Jürgen Mayer, leur design rappelle les voûtes de la cathédrale de Séville et les arbres centenaires de la place adjacente. Selon les ingénieurs (Arup), aucune technologie existante ne permettait de réaliser une telle superstructure : les connexions entre les pièces de bois n’allaient pas supporter les différentes sollicitations mécaniques. La solution ? Utiliser une colle résine époxy qui, dans des trous percés dans les pièces de bois, fixe les tiges d’acier qui permettent l’assemblage entre les éléments. Mayer a reçu plusieurs prix prestigieux. Pour cette œuvre-ci, mais aussi pour d’autres projets comme le nouveau Palais de Justice de Hasselt, l’aéroport de Mestia en Géorgie, l’immeuble ADA à Hambourg ou Danfoss Universe au Danemark.
5/ Vincent Van Duysen
Vincent Van Duysen implements the most diverse range of projects, both residential and commercial. His objective is the quality of the “abitare”, living of those who experience it.
L’architecture, l’aménagement et les objets de ses réalisations intègrent toujours les mêmes éléments fondamentaux qui lui sont chers : la forme, l’ordre géométrique et le contexte. Van Duysen définit sa signature comme suit : « J’envisage ma philosophie du style comme l’application de matériaux purs, tactiles, qui fusionnent en un objet lisible et intemporel. » De fait, avec ses projets dont émanent beauté et sérénité, cet architecte belge a conquis la sphère nationale et internationale de l’aménagement intérieur et de l’architecture. Chaque projet étant unique, il n’a pas de réelle préférence. Mais s’il devait en choisir un, ce serait son habitation : « Mon habitation est pour moi une constante source d’inspiration. J’ai utilisé une palette très belge, alliant textures brutes et surfaces très naturelles, lisses, comme le gypse, de larges planches en peuplier et de la pierre belge. En bref, une oasis urbaine invitant à la détente. »
Il a de nombreuses sources d’inspiration, notamment les architectes modernistes dont le travail entremêle fluidité, sensualité et substance matérielle. Pensez à Ludwig Mies Van Der Rohe, Luis Barragán, Le Corbusier, Louis Kahn, Dom Hans van der Laan et Peter Zumthor. Trop nombreux pour tous les nommer, selon Van Duysen. Il a rapidement joui d’une reconnaissance internationale, notamment avec le prix « Henry van de Velde Lifetime Achievement Award ». Vincent Van Duysen a en outre employé et inspiré des designers novateurs, comme Glenn Sestig, Marc Merckx, Dieter Vander Velpen et Nicolas Schuybroek, qui se sont formés auprès de lui.
6/ Kengo Kuma
From pavilions to large-scale projects, in all the works of Kengo Kuma, nature, light, and the sites in which they are situated take centre stage.
L’évidente expérimentation conceptuelle de Kengo Kuma s’accompagne toujours d’une profonde relation avec la tradition japonaise. En fusion avec la nature et à l’écoute des matériaux. Dans les villes plongées sous la dictature du béton, il impose chêne, bambou, cèdre et mélèze (The Exchange) à côté de la céramique et de la pierre et prouve que les alternatives existent. L’utilisation de la lumière (Botanical Pavillon) est fondamentale et fait vibrer ses créations. Le verre y participe comme sur les façades du FRAC à Marseille.
Autre caractéristique, ses façades décorées particulièrement expressives. Il joue avec des panneaux d’aluminium anodisé disposés en origami pour le Conservatoire de Musique et de Danse d’Aix-en-Provence ou étonne avec une façade en mailles d’aluminium pour une tour de bureaux à Shangaï. Une constante lui tient à cœur, la juste intégration de ses ouvrages dans leur environnement brillamment illustrée dans la WaterGlas House au Japon ou le V & A Dundee en Ecosse. La technologie informatique actuelle lui permet aussi de concevoir des formes particulièrement élégantes et originales (KithulAmi). C’est à Tokyo, en 1987, que l’architecte japonais fondait son atelier « Spatial Design Studio » depuis rebaptisé KKAA (Kengo Kuma & Associates), aujourd’hui une multinationale aux centaines de projets sur tous les continents. Le studio parisien verra le jour en 2008. En 1997, il recevait le prestigieux prix de l’Institut architectural du Japon, en 2016, il remportait un Global Award For Sustainable Architecture. Entre beaucoup d’autres.
7/ Sou Fujimoto
L’Arbre Blanc functions as a plant and shapes its appearance according to its environment.
Parcourue de montagnes et de forêts, l’île d’Hokkaido où il est né a eu une grande influence sur l’architecte japonais, qui placera toujours la nature au cœur de ses réalisations, tout comme la qualité architecturale, l’audace et la sensibilité. Fondée en 2000, l’agence Sou Fujimoto Architects s’installe également à Paris en 2015, où elle opère dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme, de la recherche et de l’innovation. La structure temporaire, flexible et semi-transparente de The Cloud, qui s’inspire de formes organiques, reste l’une de ses œuvres préférées, tandis que l’une des plus connues est L’Arbre Blanc à Montpellier, une tour de 10 000 m 2 et 17 étages qui fonctionne comme une plante et façonne son aspect en fonction de son environnement. En 2019, cette célébrité abondamment primée a été sélectionnée avec 23 autres architectes pour « réinventer Paris ». Parmi ses dernières créations, la Maison de la Musique, à Budapest, et son immense toit ondulé, percé d’une centaine de cratères pour mieux accueillir la végétation environnante.
8/ Milad Eshtiyaghi
As a blueprint, White House in Arendal, Norway, is part of the flat surface of the water that meets the mountains in the background.
L’architecte iranien Milad Eshtiyaghi a travaillé dans plusieurs bureaux d’architecture avant de fonder sa propre agence en 2016. Minimalistes, écologiques, durables et percutants, ses projets ne laissent jamais indifférent. Avec un engagement : préserver au maximum les sites naturels. Parmi ses œuvres sculpturales, en Colombie britannique, la Mountain House défie la gravité en une vertigineuse structure en porte à faux, à flanc de falaise. Conçue comme un empilement de boîtes largement vitrées, elle offre des perspectives inoubliables. En Floride, sur un étang, il aménage Tree Of Life, un complexe de quelques villas aux toits herbeux qui ressemble, vu du ciel, à un arbre. L’artère principale représente le tronc et chaque maison est en forme de feuille. Comme une épure, White House à Arendal, en Norvège, est partie de la surface plane de l’eau qui rencontre les montagnes en arrière-plan et sa plastique a été créée en fonction du climat. Il est aussi l’auteur d’une très expressive Covid House, en forme de virus, suspendue par des câbles aux rochers avoisinants.