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On dit communément qu’un bon artisan a de l’or entre les mains. C’est vrai ! Avant d’être un travail manuel l’artisanat est un label de qualité. Un vecteur de savoir-faire et de créativité. Et l’habitude est prise de baptiser ‘Homo Faber’ l’homme engagé dans la production matérielle, l’homme utilisateur d’outils en général et qui maîtrise suffisamment la technique pour pouvoir proposer de nouvelles voies et dépasser les limites traditionnelles.
Homo Faber est un évènement muséal qui célèbre les créations de la main de l’homme. Une célébration qui se déroule tous les deux ans à Venise, à la croisée de l’art, de l’artisanat et de l’ingénierie. Avec, cette année, le Japon comme invité d’honneur. Cette biennale est organisée par la Fondation Michelangelo créée à Genève par Johann Rupert, président fondateur du groupe Richemont, et par Franco Cologni, président de la Fondation de la Haute Horlogerie. Œuvrer de ses mains, pratiquer un savoir-faire exceptionnel, ne copier personne… Tels sont les critères qui guident les participants d’Homo Faber Event. En pratique cela se traduit par une douzaine d’expositions à découvrir dans la Sérénissime, plus de 800 œuvres uniques réalisées par des artistes-designers-artisans venus de 43 pays différents…et quelque 12 ‘‘trésors nationaux vivants’’ japonais (exposés dans le cadre somptueux de l’ancien réfectoire du monastère San Giorgio Maggiore).
La prouesse de Cartier
À l’honneur : des sculpteurs de pierres précieuses, des orfèvres, des horlogers, des émailleurs, des céramistes, des graveurs, des brodeurs, etc. Un artisanat virtuose qu’incarne si bien la maison Cartier qui dévoilait, cette année, une pièce exclusive : une délicate boîte en opale blanche sur laquelle repose une fleur aux pétales sculptés à la main en calcédoine rose (laquelle peut être détachée et portée en broche) ; les bords de la boîte sont quant à eux épousés par un bracelet parsemé de diamants roses. Cet objet exceptionnel, entre bijou et objet d’art, fusionne la haute joaillerie, la glyptique (sculpture de pierres dures) et la marqueterie de paille.
Il a été réalisé sous la houlette de Philippe Nicolas, lequel connaît toutes les matières minérales, leurs couleurs comme leurs propriétés. Il pratique le métier rare de glypticien, c-à-d le professionnel qui grave, sculpte, décore les pierres fines et dures au moyen de la taille directe. Après avoir reçu le titre de ‘‘maître d’art’’ du Ministère (français) de la Culture en 2008, Philippe Nicolas se consacre à la transmission de ses précieuses connaissances et, depuis qu’il a rejoint Cartier en 2010, il dirige un atelier où il forme des apprentis.
Invité d’honneur : le Japon
Cette édition d’Homo Faber célèbre le dialogue culturel entre l’Europe et le Japon en invitant les meilleurs maîtres-artisans et designers japonais. Pays aux traditions artisanales ancestrales, le Japon s’efforce de sauvegarder son important patrimoine culturel, notamment en nommant ses meilleurs artisans ‘‘Trésors nationaux vivants’’, un titre qui reconnaît leur excellence et contribue à protéger leurs compétences pour l’avenir. Pour mettre en lumière l’excellence artisanale du Japon, Homo Faber s’est appuyé sur le talent de quelques-uns des plus grands designers et experts culturels du pays, comme Tokugo Uchida et Naoto Fukasawa. Lesquels ont sélectionné des pièces uniques : kimonos teints selon des procédés secrets, sculpture (vanité) en porcelaine de Katsuyo Aoki, prouesses de vannerie, poupées sculptées en bois précieux et habillées de papier…
Des créations magistrales
Au sein de la section qui célèbre la complexité et le raffinement des objets de Maisons de luxe, Van Cleef & Arpels a mis à l’honneur le collier ‘‘Zip’’ en or jaune et diamants, inspiré d’une fermeture-éclair et créé tout spécialement pour la duchesse de Windsor dans les années 1950. Au cours de l’événement six maîtres-joailliers de la Maison se sont relayés et ont présenté le savoir-faire nécessaire à la fabrication de cette pièce. Quant à Piaget, l’horloger-joaillier possède une vaste expérience des techniques d’orfèvrerie. Parmi les décors de textures en or, le ‘‘décor palace’’ (une technique décorative de gravure sur métal précieux à la main) et le bracelet en ‘‘maille milanaise’’ (un tissage souple réalisé à partir de fins fils d’or), deux techniques emblématiques de la marque, ont été mises à l’honneur durant Homo Faber. Autre prouesse technique : la montre à répétition minute ‘Les Cabinotiers’ de la manufacture horlogère Vacheron Constantin, un mécanisme génial inventé dès le XVIIIe siècle afin de savoir l‘heure…dans le noir ! Parmi la profusion d’objets d’art présentés, on a aussi pu admirer une composition florale magistrale de la Belge (d’origine californienne), Emily Avenson (Fleuropean), dont le bouquet baroque renoue avec l’art des ‘‘vanités’’ de la peinture hollandaise, présenté dans un vase en verre de Murano créé spécialement pour Home Faber par la manufacture Venini.
Parmi la profusion d’objets d’art présentés, on a aussi pu admirer une composition florale magistrale de la Belge (d’origine californienne), Emily Avenson (Fleuropean), dont le bouquet baroque renoue avec l’art des ‘‘vanités’’ de la peinture hollandaise, présenté dans un vase en verre de Murano créé spécialement pour Homo Faber par la manufacture Venini.