Van Den Weghe existe depuis les années 1960. Ces dernières années, l’entreprise s’est fait connaître par ses collaborations avec des architectes et designers. Comment voyez-vous cette évolution ?
J’ai commencé à travailler pour Van Den Weghe il y a maintenant 11 ans. La société était auparavant réputée en tant que fabricant dans le secteur du bâtiment ; son travail sur les façades de maison et son usage du béton dans l’architecture. Mon travail a été de recentrer l’activité de l’entreprise sur la production de pierre naturelle. Au fur et à mesure, Van Den Weghe est devenue une référence dans ce domaine, avec une nouvelle dimension design et haut de gamme. Ses points de vente en Belgique et dans le monde se sont multipliés. Just A Stone a par la suite racheté plusieurs entreprises dans des secteurs voisins et, aujourd’hui, le groupe en comprend neuf. Toutes ont pour cœur de métier et caractéristiques les travaux sur la surface (construction, rénovation), l’importance de premier plan donnée à la qualité et une clientèle non seulement belge mais internationale.
Esthétique, matérialité, innovation. Comment résumeriez-vous l’ADN de la marque Van Den Weghe ?
Rien n’est impossible pour Van Den Weghe. Comme toutes les marques du groupe Just A Stone, elle s’adapte à toutes les demandes : cuisines, piscines d’intérieur…
Pour ceux à la recherche de matériaux pour rénover et habiter avec style et luxe, nous proposons des services sur-mesure.
Comment partagez-vous votre temps entre Van Den Weghe, Just A Stone, plus votre passion pour l’art contemporain ?
Je voyage beaucoup dans les villes pour différentes commandes et chantiers pour des clients et je m’organise à chaque fois pour voir une exposition en galerie, un studio d’artiste ou une foire si l’occasion se présente. Je ne compte pas mon temps pour l’art. Je dirais que mon emploi du temps est plutôt organique, il n’y a rien de millimétré. C’est comme ça que je laisse la porte ouverte aux découvertes.
D’où vient votre intérêt pour l’art ?
J’ai étudié l’histoire de l’art et j’ai toujours beaucoup aimé le romantisme, l’expressionisme, le mouvement dada tel qu’il a démarré avec Marcel Duchamp, jusqu’aux productions américaines des années 1960 et 1970. Les fins de siècles et les mouvements intermédiaires m’ont aussi toujours intrigués. Comprendre les changements dans la société et dans l’art est ce qui m’a d’abord intéressé.
Vous souvenez-vous de votre tout premier achat d’art ?
Une boîte en carton peinte, acquise pour moins de 100 euros lors d’un événement artistique à Liège. Il y a 20 ans, j’étais encore jeune et j’avais peu de budget pour de grandes pièces. Puis, un de mes amis est devenu galeriste à Gand et j’ai continué à m’intéresser à l’art, aux productions artistiques qui sortent des sentiers battus. Depuis, c’est devenu une véritable addiction. J’ai toujours la boîte chez moi.
L’univers de votre activité professionnelle influence-t-elle vos goûts en matière d’art contemporain et vice versa ?
Just A Stone est une entreprise spécialisée dans la production de matériaux de construction et pour la rénovation et il est vrai que cela influence mes choix pour ma collection d’art. Je ne l’avais pas forcément remarqué il y a quelques années. Il y a beaucoup de matériaux dans ma collection personnelle. Je suis une personne qui aime toucher, pouvoir ressentir avec tous mes sens. L’aspect conceptuel d’une œuvre m’intéresse tout autant. J’ai dispose aussi de quelques films d’artistes.
Just A Stone collabore-t-il avec des artistes plasticiens, hormis les designers ?
Oui, j’apprécie tout particulièrement de pouvoir croiser nos univers. Avec Van Den Weghe, nous avons donc produit des œuvres pour Peter Vermeersch ou encore l’artiste britannique Ryan Gander, que j’ai découvert lors de sa rétrospective au Museum Dhondt-Dhaenens à Deurle (je suis membre de la société des amis du musée). Nous avons créé une œuvre en bois incrustée de pierre pour lui. Je l’ai acquise suite à son exposition. Créer pour un artiste est aussi fort que créer pour un designer. Dans les deux cas et très souvent, nous devenons amis par la suite. Je me souviens d’ailleurs de mon premier échange avec l’architecte d’intérieur Sébastien Caporusso. Il souhaitait réaliser des prototypes, son dessin et son concept était fort. J’ai tout de suite accepté et depuis, nous sommes restés proches.
Comment présenteriez-vous votre collection d’art contemporain ?
Jeune, expressive, rock’n’roll, parfois avant-garde, innovante et certainement originale. Je l’ai construite à l’instinct. Je ne prends jamais trop de temps pour acheter une œuvre. Mon premier sentiment est généralement le bon.
Il se dégage une certaine liberté dans votre collection, alors que les réalisations de Van Den Weghe ne semblent laisser aucune place au hasard. Quelle est votre ambition ?
Montrer que les règles peuvent être brisées. Je m’applique aussi à le faire pour les réalisations de Van Den Weghe.
D’où proviennent les œuvres de votre collection ?
Ma collection d’art contemporain provient essentiellement de galeries et rencontres à Bruxelles, Anvers et aux États-Unis. Je suis admiratif du travail effectué par des enseignes comme Office Baroque et Gavin Brown. Pour les foires, je favorise tant Art Basel et les éditions de Frieze à Londres et New York que Art Brussels et Art Rotterdam, qui sont à la fois régionales et globales.
Recevez-vous des demandes de clients pour des conseils quant à leur achat d’art pour leurs intérieurs ?
Un peu trop à mon goût, car je dois dire que beaucoup de demandes en ce sens ont en réalité une question cachée à savoir combien une œuvre vaudra-t-elle en cas de revente. Comme je sélectionne mes œuvres avec mon propre ressenti, et sans penser à les céder, je ne réponds pas à ces questions.
Comment voyez-vous votre collection évoluer dans les années à venir ?
J’aimerais acquérir plus de pièces historiques quand j’aurais un budget plus conséquent. Pour l’instant, la collection que je partage avec ma femme est plutôt centrée sur des productions émergentes, présentées sous l’œil de différents commissaires d’exposition.
Collection Tanguy et Bieke Van Quickenborne à Platform 6A
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