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Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

Récompensée par plusieurs prix tel l’Architizer A+Awards en 2022 pour son intégration exemplaire, cette habitation familiale offre de vastes espaces extérieurs, une cour ombragée et une rotonde d’entrée, à l’origine de son nom, Fort 137, choisi par son concepteur, l’architecte Las Vegan Daniel Joseph Chenin. Elle rend hommage aux structures de forts des premières colonies américaines. « À la recherche d’une architecture appropriée aux grandes étendues désertiques du sud-ouest, au climat chaud et aride, nous avons été inspirés par la tradition des bâtisseurs pionniers des années 1800. L’idée d’une structure rocheuse empilée, semblable aux forts des colons, a fait rapidement sens. Son enveloppe massive et brute cache un intérieur raffiné avec des matières et des textures faisant écho aux nuances des montagnes environnantes. »

Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

Des matières authentiques assorties à la nature rocailleuse

La charpente métallique supporte, outre les murs en pierre, des baies vitrées coulissantes de format XXL : un écran géant de 11,50 m de long sur 4 m de hauteur découvre des vues panoramiques, grand angle, côté nord et sud. Ici, comme dans les films de John Ford, la ligne d’horizon est toujours située en haut ou en bas, affichant le ciel immense ou les grands espaces américains aux paysages grandioses, à perte de vue. Les parois de verre sont orientées de façon à offrir une ventilation transversale naturelle, capter la lumière du jour tout en protégeant l’intérieur des rayons ardents du soleil et des vents forts du désert. La décoration mêle des créations sur mesure et des pièces chinées pour composer une harmonie intemporelle. Noyer ou chêne vieilli, cuir, marbre ou bronze, les matières sont authentiques. Les détails travaillés offrent une touche d’élégance, sans ostentation. Dans le salon, le tapis aux motifs inspirés par le paysage a été fabriqué, sur mesure, par Tai Ping Carpets. Fauteuils chez Minotti et Troscan, table basse chez Kravet. Dans la salle à manger décloisonnée, chaises chez Giorgetti et table de repas, Gregorius Pineo.

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Le durable et le local comme premier choix

La construction qui a duré 15 mois présente une vision responsable du luxe, intégrant le design intérieur à l’architecture intemporelle. La cuisine a été dessinée par l’architecte Daniel Joseph Chenin, qui a aussi assuré la conception de l’ensemble du projet. Cet espace s’ouvre sur une cour fermée et ombragée permettant de prendre les repas familiaux à l’abri des températures caniculaires. Les rangements ont été fabriqués en placage de bois reconstitué, imitant l’apparence du chêne et réduisant la consommation de matières premières, un sous-produit provenant des déchets d’une scierie. À ce choix durable, s’ajoute la sélection de matériaux naturels pérennes comme l’onyx qui habille le plan de travail, la crédence et le dessus de l’îlot. Sols en pierre de travertin, plafonds en stuc et matériaux d’origine locale comme les blocs de pierre provenant du site ou la terre extraite du chantier, toute la gamme de couleurs répond à la nature rocailleuse.

Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

La maison dessine deux murs principaux qui s’étendent du nord au sud et offrent une protection contre les éléments extérieurs, tout en définissant les limites de l’intérieur. Les espaces de vie aménagés en 3 volumes complémentaires regroupent une pièce de vie reliant la salle à manger au salon, une suite principale, une suite secondaire, 3 chambres, une cuisine, un bureau et une salle de théâtre. La décoration offre un style contemporain mais chaleureux, à la recherche d’harmonie et d’équilibre, dans un doux camaïeu de beiges rosés, ponctué par les touches subtiles de blanc des tableaux ou des sièges, rythmé par quelques pièces en bois sombre. Et la pierre apparente joue avec l’ombre et la lumière.

Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

Un design intérieur intemporel

Dans cette réinterprétation moderne de l’histoire de la région, les matériaux tels que l’acier patiné, laminé à chaud et le travertin ont été sélectionnés pour leur capacité à bien vieillir dans le temps, à être sublimés et enrichis par l’action des sables du désert qui y ajoute des nuances supplémentaires. Les frontières entre le jardin et l’environnement ont été abolies grâce à l’intervention discrète et la sobriété du geste de l’architecte paysagiste (Vangson Consulting LLC). Son travail minimaliste s’insère parfaitement dans les lignes floues du nord-ouest, ses collines basses et sentiers allant jusqu’à Spring Mountain, jouxtant des terres intactes et protégées par le gouvernement. Il a d’abord cherché à lire le paysage pour comprendre le lieu. Et les propriétaires, une famille de scientifiques et amoureux de la nature, l’ont accompagné dans son dessin pour conserver une relation directe avec le lieu.

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Un construction respectueuse de son environnement

Dans la cour, un rocher de 75 tonnes, extrait du site, dessine un jardin entre minéral et végétal. Son aspect monumental et brut s’oppose à la douceur de l’intérieur, composé comme un nid douillet. Les roches excavées ont été utilisées autant que possible pour s’associer au décor naturel et surtout afin de réduire les déchets du bâtiment. L’habitation, qui se lit comme une série de masses rocheuses connectées et émergeant de la terre, se déploie autour d’un noyau commun. Construite avec des impacts environnementaux limités, cette maison intègre aussi de nombreuses stratégies de conception compensant l’empreinte carbone de la construction et réduisant sa dépendance aux réseaux énergétiques classiques : une infrastructure de panneaux photovoltaïques sur une toiture plate en ballast complète d’autres éléments de conception, comme un système de refroidissement passif et un chauffage de masse transmettant la chaleur par rayonnement.

Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

La rotonde s’élevant à une hauteur de 8,50 m sert de sas de transition entre la chaleur du climat et la fraîcheur intérieure garantie par les murs en pierre. Son dessin cylindrique contraste avec les parois rectilignes de la construction. En pénétrant dans cette tour, le bruit cristallin de l’eau d’une fontaine, située au niveau inférieur, agit comme un mirage. Imaginez un escalier hélicoïdal aboutissant sur un salon d’extérieur sur le toit terrasse. Animé par une cheminée, il permet de profiter de belles soirées en admirant la vue à couper le souffle sur la vallée.

Stetson Ybarra, Stephen Morgan, Daniel Joseph Chenin

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