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Un art iconique une nouvelle fois en exposition dans un haut lieu culturel
Au centre de Louvain, le musée des beaux-arts ou Musée M a été sélectionné pour accueillir une exposition d’anthologie dans le cadre du festival BOUM! qui réunit art et science. Un hommage à la théorie du Big Bang, qui a été rédigée à Louvain début du 20ème siècle.
Lauréat du Praemium Imperiale, l’équivalent du Prix Nobel pour les arts au Japon, et titulaire du Turner Prize (une récompense aux retombées mondiales qui est organisée chaque année par la Tate Britain), Richard Long n’a plus rien à prouver. Évoluant à l’écart des tendances, cet acteur incontesté de l’art contemporain international a toujours suivi son propre chemin. Celui qui l’a conduit depuis ses débuts à relier la nature à la culture. Ce qui l’a fait connaître auprès des mécènes et professionnels de l’art puis du grand public.
Chaque œuvre de Richard Long naît tout d’abord de ses longues marches solitaires dans la nature. Auteur de sculptures monumentales, certes, la pratique artistique est surtout pour l’artiste un moyen de se connecter personnellement à l’environnement et de l’écouter. Il en résulte la production de formes toujours géométriques et simples. Des bases de lignes, cercles, spirale et croix qui forment des ensembles monumentaux et qui évoquent les paysages naturels que l’artiste parcourt afin de tenter d’établir une conversation rêvée avec ceux-ci. Des artefacts volontairement « humains », puisqu’ils ne sont pas produits directement par la nature.
Constitué majoritairement d’œuvres et installations XXL, souvent éphémères (certaines sont des peintures et dessins réalisés à partir de boue), l’art de Richard Long a été présenté au sein de nombreuses institutions et manifestations artistiques internationales. Suite à l’exposition de sa pièce Richard Long March 19-22 1969, A Walking Tour in the Berner Oberland à l’exposition manifeste « Quand les attitudes deviennent formes » (Kunsthalle de Berne, Allemagne, 1969), il a fait le tour du monde. Tate Britain et Tate Gallery à Londres mais aussi Documenta de Cassel et Biennale de Venise lui ont ouvert leurs portes durant les années 1970. Amsterdam, Berlin et New York ont suivi ce mouvement. Aujourd’hui, chacun peut observer différentes pièces qu’il a réalisé dans des collections et parcs d’exposition notamment français, qu’ils soient publics (Musée national d’art moderne du Centre Pompidou à Paris et CAPC à Bordeaux) ou privés (Venet Foundation de l’artiste sculpteur Bernar Venet et domaine de la Commanderie de Peyrassol dans le Var).
À Bruxelles, la Fondation CAB du collectionneur Hubert Bonnet, grand passionné de sa pratique, lui a accordé une exposition monographique d’exception en 2019.
L’art et la nature d’un artiste aux sculptures monumentales hors normes
2021 marque le retour de Richard Long en Belgique alors que la France voit enfin la finalisation du grand projet de l’artiste land art Christo sur l’Arc de Triomphe à Paris. Le land art ( « earthworks » en anglais) est un mouvement artistique injustement refermé sur la seule pratique de quelques artistes. Il est en réalité un champ d’exploration bien plus large qu’un art plastique consistant simplement en la création à partir des matériaux issus de la nature ou directement dans celle-ci. Pourtant auteur d’œuvres aux dimensions monumentales et reposant sur la roche comme principal médium d’expression, le Britannique Richard Long s’est toujours considéré à part dans ce groupe exponentiel d’artistes, principalement américains, tels Michael Heizer et Robert Smithson et aussi Walter de Maria et James Turrell.
Bien que travaillant à partir de l’échelle même du paysage dans lequel il inscrit ses œuvres, quand elles ne sont pas montrées dans les espaces immaculées des galeries d’arts et salles d’expositions de musées, Richard Long dit préférer composer un art intime et personnel. C’est ainsi qu’il considère sa pratique de la marche comme un outil au même titre que les bâtons de bois, pierres, ardoises et plumes qu’il utilise pour concevoir ses interventions in situ. La marche à pied est la source principale de ses idées-concepts. Exemple : marcher sur une ligne imaginaire au beau milieu d’un champ.
En travaillant à son propre rythme et où il le souhaite, seulement contraint par ses longues marches et par les distances parcourues, Richard Long a apposé son empreinte partout dans le monde : en Alaska, dans les Alpes italiennes ou même au Sahara. Pour rendre compte de ses périples et accompagner certaines de ses installations artistiques en pleine nature, il rassemble des cartes et des photographies et écrit des textes à la prose poétique. Elles attestent des traces de ses périples et de ses sculptures à la valeur éternelle dont la force esthétique fait l’unanimité.
M Museum Leuven
Leopold Vanderkelenstraat 28, 3000 Louvain
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