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Encore une belle cuvée !
50 000 amateurs d’art et de collectionneurs ont foulé sa moquette et admiré, outre les œuvres présentées, ses compositions florales toujours d’une grande subtilité, devant lesquelles tout un chacun aime à se laisser photographier ou se prendre en selfy pour pouvoir déclarer « J’y étais ! ». Parmi les ventes les plus étonnantes, une collection de 157 cartes à jouer, la Collection Frank van den Bergh à un collectionneur privé pour 600.000 € ou un lustre en os tourné à un musée pour une somme non divulguée mais toujours à 6 chiffres. L’art tribal a connu de nombreux succès avec des pièces vendues entre 50.000 € et 250.000 €. Et le Quattro Stagioni in rosso de Giacomo Balla, principal artiste futuriste, a été vendu par la galerie Antonacci Lapiccirella Fine Art de Rome (www.alfineart.com) à un collectionneur privé pour 10.000.000 d’euros. Ces 4 portraits rutilants de la jeune Giuliana Canuzzi ont été peints de 1939 à 1940.
Au cœur de la foire, scandant plusieurs espaces, des œuvres d’Anish Kapoor arrêtent le regard : Des pièces contemplatives en onyx rose afghan ou albâtre et une œuvre en bois, résine et pigments, au bleu électrisant, une matière naturelle découverte en Inde par l’artiste, apportant une nouvelle vision chromatique de son œuvre formelle.
Le design a la côte ?
A côté de ses scores spectaculaires, les œuvres de design présentées en galerie, en pièce unique ou produites en 8 exemplaires + une épreuve, signés et numérotés, n’atteignent que … quelques dizaines d’euros … La Carpenters Workshop Gallery (www.carpentersworkshopgallery.com) a vendu une dizaine de pièces à des collectionneurs français, américains et moyen-orientaux ainsi qu’à des architectes d’intérieur. L’un de ses points forts était une horloge de Maarten Baas, acquise par un collectionneur européen, dont une autre œuvre de The Real Time Series du même artiste est visible dans le hall d’entrée du Rijksmuseum. La galerie Marcilhac (www.marcilhacgalerie.com) a fait état d’une belle foire avec 7 pièces vendues dont un lustre de René Lalique et un bureau personnel de Paul Dupré-Lafon. Cette dernière pièce de style Art Déco, en bois de poirier noirci, avec un compartiment central en acajou comportant 3 éléments coulissants, a été fabriquée vers 1928. Elle a été présentée avec une lampe de bureau de Poul Henningsen en opaline blanche, métal laqué rouge en laiton doré qui font écho aux poignées en laiton et aux éléments de soutien en bronze du bureau.
Aux sources du design
Présenté par la Galerie Bel Etage (www.beletage.com), le travail de l’atelier viennois (Wiener Werstätte) et des pionniers du design a été mis en exergue, avec notamment une rare pendule de cheminée. Seuls 2 exemplaires de cet objet ont été fabriqués, en 1903, année de création de l’atelier historique, l’un en cuivre plaqué argent, l’autre en cuivre patiné, respectivement pour le Dr. Spitzer et pour l’entreprise Kohn. Ils ont été ensuite vendus à de riches personnalités proches de Josef Hoffman, architecte et designer viennois de l’époque, lié à la Wiener Werstätte. L’un de ces 2 exemplaires a donc été présenté dans le cadre de la foire de Maastricht. Les accessoires de table de Joseph Hoffmann en acier inoxydable perforé façon grille, et ses couverts, créés tout a début du XXème siècle, émaillaient aussi également l’espace de leur radieuse modernité, témoins l’expérimentation des premiers designers.
Des galeries en vogue
Chez Friedman Benda (www.friedmanbenda.com), on pouvait découvrir le mobilier actuel de Faye Toogood, en chêne sculpté à la main, travaillé comme des pièces archéologiques, perdues de vue puis retrouvées, dont une œuvre creusée et sculptée à la main, rappelant le mouvement Arts and Crafts. La Manufacture de Sèvres a notamment exposé une pièce récente de Johan Creten, rendant hommage au grand savant et céramiste Bernard Palissy, interprétant une histoire ancienne et en offrant une image déstabilisante du mouvement. Dans la partie Showcase, on pouvait admirer le bureau personnel d’Elisabeth Eyre de Lanux ayant appartenu à Monsieur Yves Saint-Laurent, un ensemble table et fauteuil curieux en bois brossé à la céruse et cuir datant des années 1930. Le design était aussi au cœur des préoccupations des experts de ce secteur qui ont échangé leurs points de vue, lors d’une conférence, évoquant l’héritage du design et ses influences sur le goût du grand public pour le mobilier. Parmi ces personnalités qui ont débattu, Lucie Montagne, conservatrice du patrimoine en charge des collections contemporaines du Mobilier Nationale et Boris Vervoodt d’Axel Vervoordt Compagny (www.axel-vervoordt.com).
Une présentation exceptionnelle
La galerie Maria Wettergren (www.mariawettergren.com), spécialisée dans l’art et le design venus des pays scandinaves, a présenté un véritable chef-d’œuvre de création organique, réalisé par le designer danois Mathias Bengtsson, qui repousse les limites de matériaux comme le marbre en associant le savoir-faire ancestral des artisans et l’intelligence artificielle. Née d’un programme informatique qu’il a inventé, de sa « graine numérique », sa table Membrane est époustouflante, comme toutes les pièces présentées par cette galerie…
La galerie Demisch Danant (www.demischdanant.com) présentait le travail Made in situ au Portugal et l’écodesign de Noé Duchaufour-Lawrance avec des créations en liège. Celles de Maria Pergay datant des années 1970, ou encore celles de Gilbert Poillerat (années 1960), dont un lit de repos à la structure en acier inoxydable qui aurait pu être présenté au dernier salon Collectible de Bruxelles où cette matière était omniprésente dans le créations des designers d’aujourd’hui.
Et pour terminer, une petite note années 1980, avec des miroirs ludiques de Marco Zanini et Wendy Wheatley, la série Specchi Veneziani, présentée par la galerie Caterina Tognon (www.caterinatognon.com), à une époque pas si lointaine où les designers s’amusaient…