KimSooja, reconsidérer l’humain comme une portion infime de ce qui l’entoure.

Reconsidérer l’humain comme une portion infime de ce qui l’entoure. Ce qu’il est, ni plus ni moins. Cette sélection nous invite à repenser notre position dans le monde à un instant donné. Ce n’est pas un hasard, en ces temps troublés, que des lieux de culture et des marques de luxe d’envergure internationale placent ce débat au-devant de la scène. Ces deux artistes, engagés dans leur pratique artistique, nous invitent à y réfléchir au regard des traditions acquises, sans nier l’impact de nos actions instinctives.

Traduction | Villas
1 minutes
©

L’art de Kim Sooja, artiste coréenne, se distingue par sa capacité à connecter le public à son environnement et à intensifier l’attention portée à la nature environnante. À la Bourse de Commerce à Paris, elle bouleverse la perspective architecturale grâce à l’installation d’un sol en miroir. Ce dispositif réfléchissant invite les visiteurs à explorer la salle centrale, créant consciemment une constellation de points de vue qui transforme le vide en une série d’instantanés, tissant un lien particulier avec le bâtiment. Les points d’ancrage de Tadao Ando résonnent avec ce canevas invisible, unissant le vide et l’infini.

KIMSOOJA, Thread Roots, De Lakenhal, Leiden, 2024 © Bram Vreugdenhil

A Needle Woman, Galaxy was a Memory, Earth is a Souvenir, 2014, Yorkshire Sculpture Park © Jan Liegois

AIUIaa, Desert X, 2024 © Lance Gerber

Exposée et défendue par Axel Vervoordt, Kim Sooja explore la condition humaine en infusant ses œuvres d’une universalité accessible à tous. Elle utilise le “bottari”, une sphère de tissus colorés servant à emballer les biens personnels lors des déplacements, comme témoignage des migrations et des cultures. La métaphore de l’aiguille lui permet de traiter de l’ancrage dans un monde marqué par la violence et la destruction où l’art devient une source d’oxygène. En communion avec la nature, le vent et la lumière, une spirale de verre, recouverte d’un film, diffracte les rayons du soleil, créant ainsi une sculpture iridescente. En 2023, elle installe un rocher en plein air, positionné exactement sur un méridien, cercle immatériel unissant le nord et le sud de la Terre, réitérant ainsi l’idée de créer un lien invisible entre l’humanité et le monde.

Meridiano, Mexico, 2023 © Diego Flores