L’art de Kim Sooja, artiste coréenne, se distingue par sa capacité à connecter le public à son environnement et à intensifier l’attention portée à la nature environnante. À la Bourse de Commerce à Paris, elle bouleverse la perspective architecturale grâce à l’installation d’un sol en miroir. Ce dispositif réfléchissant invite les visiteurs à explorer la salle centrale, créant consciemment une constellation de points de vue qui transforme le vide en une série d’instantanés, tissant un lien particulier avec le bâtiment. Les points d’ancrage de Tadao Ando résonnent avec ce canevas invisible, unissant le vide et l’infini.
Exposée et défendue par Axel Vervoordt, Kim Sooja explore la condition humaine en infusant ses œuvres d’une universalité accessible à tous. Elle utilise le “bottari”, une sphère de tissus colorés servant à emballer les biens personnels lors des déplacements, comme témoignage des migrations et des cultures. La métaphore de l’aiguille lui permet de traiter de l’ancrage dans un monde marqué par la violence et la destruction où l’art devient une source d’oxygène. En communion avec la nature, le vent et la lumière, une spirale de verre, recouverte d’un film, diffracte les rayons du soleil, créant ainsi une sculpture iridescente. En 2023, elle installe un rocher en plein air, positionné exactement sur un méridien, cercle immatériel unissant le nord et le sud de la Terre, réitérant ainsi l’idée de créer un lien invisible entre l’humanité et le monde.