C’est dans ce paradis tropical que Not A Hotel décidait de s’implanter. « Nous proposons des maisons exceptionnelles, conçues par des créateurs exceptionnels, dans des endroits exceptionnels. Notre objectif est de créer un nouveau standard de vie inspiré que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde » rappelle Shinji Hamauzu, son PDG. Soit une maison de vacances qui fait aussi office d’hôtel, vendue à 12 personnes qui peuvent en profiter au minimum 30 jours par an avec possibilité d’échanges au sein des autres propriétés. Lorsqu’elle n’est pas occupée par ses propriétaires, la résidence est en location. La start-up immobilière qui s’appuie sur une technologie et un design de pointe pour encourager des pratiques durables et socialement responsables choisit des architectes de renom comme ici, Sou Fujimoto.
Abondamment primé, l’architecte né sur l’île d’Hokkaido y a développé un grand intérêt pour la nature ce dont témoignent ses nombreuses réalisations inspirées de structures organiques. Le projet ambitieux et original d’Ishigaki, situé sur un terrain à haut potentiel de près d’un ha avec la plage à ses pieds n’y fait pas exception. De forme circulaire, ses deux étages, vus du ciel se fondent dans l’environnement et vus de l’océan dépassent à peine les frondaisons des alentours. Ce qui les rend peu visibles. Le toit végétalisé aussi vallonné qu’une colline semble enlacé par un mur-ruban blanc de hauteur inégale. Concave, le toit exploite quelques trouées qui apportent de la luminosité au premier étage et reprend dans sa partie la plus basse, un arbre imposant nonchalamment posé près d’un bassin d’eau pour les enfants à côté d’un chaleureux brasero qui illumine les soirées étoilées. Cette incessante interaction entre architecture et nature se révèle particulièrement au second étage grâce à la vue traversante qui baigne le séjour. D’un côté reliée au toit, elle bénéficie d’une grande terrasse avec une jolie volée d’escalier et de l’autre, abritée du soleil par un surplomb, elle offre une vision panoramique impressionnante sur l’océan Pacifique en profitant de hautes baies vitrées dépourvues de joints. Une piscine à débordement de 12 mètres borde la villa et s’ouvre sur la mer annihilant encore plus ces limites.
Le mortex, un enduit fin et imperméable a été choisi pour les sols et les murs, relayé par du bois naturel, des teintes neutres et des matières douces pour le mobilier minimaliste et souvent sur mesure en harmonie avec le paysage. Sérénité et détente ont été les seuls paramètres des lieux conçus comme un véritable cocon. Les quatre chambres inondées de lumière avec salles de bain appliquent le même principe avec de grandes baies vitrées largement ouvertes sur l’extérieur. Ce qui n’empêche pas la technologie d’être au rendez-vous afin de pouvoir contrôler au plus près, éclairage, stores ou climatisation. Le salon de télévision est vu en version lounge à la façon d’un nid. Une salle de sport entièrement équipée plonge en pleine nature tandis qu’un sauna sous la piscine permet grâce à son large hublot en guise de plafond, de profiter des énigmatiques reflets des rayons du soleil traversant l’eau sur les parois en bois.
À l’entrée du spa, un mur d’eau comme une cascade prodigue un moment bienfaisant et revitalisant. Proposant à la fois une vue idyllique sur la mer et la couverture végétale, cette habitation en osmose avec l’environnement a été pensée jusqu’à la végétalisation du toit pour offrir un maximum de bien-être et de confort. Plus loin, elle invite sans doute à repenser l’idée du luxe aujourd’hui. Est-ce l’espace alloué, de couteux matériaux, un mobilier griffé et des œuvres d’art renommées ou simplement le fait de bénéficier de ce que nous avons sous les yeux et qui n’a pas de prix par le biais d’une architecture qui permet d’en pénétrer l’essence, l’harmonie et les sensations ? Chez Not A Hotel, chaque projet reçoit un nom. Celui-ci était tout trouvé : Terre.