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Marie Honnay
Elle a étudié à la School of Arts Sint-Lucas de Gand, puis s’est formée en design de produits à la Domus Academy de Milan. Dans ses rêves les plus fous, elle aurait aimé aménager des bateaux, mais la formation dans une école « située sur une île, loin de la Belgique » incite sa mère à la faire changer d’avis. Après une expérience professionnelle de quelques années chez RR Intérieur à Knokke, elle choisit, en 2012, d’ouvrir son bureau d’architecture d’intérieur. « En 2015, j’ai dessiné ma première table. J’avais envie de casser les codes de la pièce rectangulaire de 3 mètres de long que l’on retrouvait dans beaucoup d’intérieurs. J’ai souhaité m’éloigner des lignes droites conventionnelles pour
tendre vers une esthétique douce et fluide. Dans la foulée de son lancement, elle fut déclinée en différents formats, dont une version basse pour le salon. Nous avons ensuite rapidement développé un réseau de distributeurs à Zurich, New York, Toronto, Londres ou Paris », précise la designer, dont ce projet représente désormais environ 70% de son activité, mais qui refuse de scinder les deux tant ces deux volets dialoguent parfaitement au sein de son studio.
L’essence d’un design
L’élément phare de la collection présentée à Milan est un bar en afrormosia, une essence de bois africain, durable et luxueuse, cousine du teck, qui contraste avec le caractère sobre et racé du plâtre à base de ciment et du marbre, ses matériaux fétiches. « J’aime ses reflets rouge-orange qui me rappellent le mobilier de Charlotte Perriand et de Willy Rizzo. Le choix de cette essence cadre avec l’esprit un brin vintage de cette pièce que j’ai dessinée il y a un an. Dans la mesure du possible, nous fabriquons tout en Belgique, mais pour le marbre, je travaille avec un fournisseur italien. Même quand on s’inscrit dans une démarche haut-de- gamme, il est essentiel de conserver un prix en phase avec le marché. »
Figures libres
Si le bar présenté à Milan rappelle l’esprit mid-century de Willy Rizzo, l’un des designers qui a le plus influencé Bieke Casteleyn, son nouveau canapé n’a rien à lui envier en termes d’audace stylistique. « Ce sofa dont la base est, elle-aussi, en afrormosia, ne fait, en effet, pas dans le compromis. Ne serait-ce que par le choix d’un revêtement en tissu fleuri », précise la designer qui assume pleinement le jusqu’au boutisme de sa patte. « En général, les gens adorent ou détestent. J’ai à cœur de créer une collection qui s’apparente à de la haute-couture, tant par le choix des matériaux que par le caractère ultra réfléchi du design. Quand je me promène le week-end avec mes enfants, je perçois une couleur ou le détail d’une façade sans que je puisse immédiatement y déceler une future influence. Désormais, mon objectif, c’est de diffuser encore plus largement cette collection tout en conservant une stratégie de niche qui me correspond totalement. »
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